Scandale des déchets toxiques : L’enquête se trompe de cible
Le Jour - mercredi 13 septembre 2006
Par un courrier en date du 7 septembre, le procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau a été saisi par le président de la République à l’effet de diligenter une enquête autour de l’affaire des déchets toxiques. L’instruction qui n’a pas tardé à identifier les premiers responsables de ce crime odieux a permis d’écrouer sept personnes sur qui pèsent de lourds soupçons de culpabilité. Cette même enquête a débouché sur la conduite du journaliste Edouard Gonto de Le Jour Plus et du directeur de publication Coulibaly Seydou à la brigade de recherche. Il est reproché au premier cité d’avoir écrit un article au vitriol incriminant le couple présidentiel comme étant le cerveau de cette scabreuse affaire de déchets toxiques. Pourtant, dans cet article qui n’est ni plus ni moins qu’une contribution à la manifestation de la vérité, l’auteur n’a à aucun moment tenu le chef de l’Etat, responsable du scandale des déchets toxiques. S’il l’a cité, c’est pour relever qu’il a été abusé par ceux de son entourage trempés dans cette affaire qui ne lui auraient pas dit la vérité sur la nature réelle des déchets. L’auteur de l’article ne peut donc être poursuivi pour offense au chef de l’Etat. Ce qui laisse penser que le motif de son arrestation se trouve ailleurs que dans les propos à l’égard du chef de l’Etat. Sinon, ce serait faire une grande confusion entre la personne du chef de l’Etat et la première dame en matière de délit de presse. A moins que la justice ait décidé de créer cette unicité entre les deux personnalités. S’agissant de la première Dame, il est revenu au journaliste dont la plume lui vaut aujourd’hui de connaître l’univers du milieu carcéral que Mme Gbagbo aurait permis par son intervention à la société Tommy d’obtenir son agrément qu’il a outrepassé. Agrément qui est dénoncé par certaines personnes comme complaisant. Si donc le fait de permettre l’obtention d’un agrément fantaisiste ne peut être assimilé à une preuve irréfutable de culpabilité, si tant est que les faits sont avérés, il ne s’en écarte pas totalement. Mais au-delà de tout, il n’est un secret pour personne que des hauts responsables nommément cités dans l’affaire des déchets toxiques respirent encore l’air frais pendant que ceux qui cherchent à contribuer à la manifestation de la vérité croupissent en prison. C’est cela aussi la refondation.
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