Les déchets toxiques à Abidjan ont déjà fait 6 morts et 9.000 intoxiqués
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters 12.09.06 19h10 • Mis à jour le 12.09.06 20h22
La crise sanitaire en Côte d'Ivoire s'avère bien plus sévère que ce que les premiers chiffres avaient révélé. "Nous avons recensé au total à ce jour 8 887 personnes venues consulter les centres de santé", a déclaré, lundi 11 septembre, Jean Denoman, du ministère de la santé. "Ces chiffres vont aller en augmentant, car nous accueillons entre 1 000 et 1 500 personnes par jour." Et six personnes ont déjà été tuées par les émanations des déchets toxiques déversés à Abidjan.
A Abidjan, la mer et la lagune sont également contaminées, selon l'ONU
Les décharges d'Abidjan ne sont pas les seules à avoir été polluées par des déchets toxiques. Un "nombre important" de déchets ont également été déversés dans la mer, dans la lagune d'Abidjan et à proximité des zones maraîchères, ce qui fait craindre une pollution de la chaîne alimentaire, a prévenu mardi Youssouf Omar, le coordonnateur humanitaire des Nations unies en Côte d'Ivoire."Onze sites de déchets toxiques ont été identifiés à ce jour, d'autres sites risquent d'être découverts", a-t-il ajouté. – (Avec AFP.)
[-] fermerLa présidence ivoirienne a annoncé lundi la construction d'un bunker destiné à recevoir les déchets toxiques, ainsi que la mise en place d'une cellule chargée de suivre la crise en temps réel. Elle a également rappelé que 36 centres de santé et 2 unités de soins mobiles ont été mis gratuitement à la disposition des personnes intoxiquées.
581 TONNES DE PRODUITS TOXIQUES
Six experts français spécialistes du traitement des déchets toxiques sont arrivés vendredi pour épauler la mission des Nations unies présente sur place. L'ambassade de France à Abidjan a confirmé lundi que les produits toxiques étaient des "sous-produits liquides de l'activité pétrolière contenant des hydrocarbures, des mercaptans et divers produits soufrés".
Selon le ministère du plan ivoirien, 581 tonnes de produits toxiques ont été déchargées du navire Probo-Koala dans une dizaine de décharges de la capitale économique ivoirienne, dans la nuit du 19 au 20 août. Si le Probo-Koala bat pavillon panaméen, il appartient à la compagnie grecque Prime Marine Management Inc. et a été affrété par la multinationale Trafigura, située aux Pays-Bas. Quant au déchargement des déchets toxiques, il a été effectué par la compagnie locale Tommy.
ARRESTATION DE SEPT PERSONNES
Paul Bouhoun Bouabré, ministre du Plan, a affirmé lundi que la Côte d'Ivoire "utiliserait tous les textes internationaux disponibles" pour obtenir justice et réparation. "Nous n'avons pas l'intention d'être la poubelle du monde", a-t-il souligné. Il faisait notamment référence à la convention de Bâle, signée en 1989, qui pose le principe que chaque pays est responsable de la gestion de ses propres déchets et conditionne leur exportation à l'accord préalable de l'Etat destinataire.
M. Bouabré a ajouté que "tous ceux qui sont responsables à divers niveaux vont subir les conséquences de leurs actes au niveau national comme international". Il a d'ailleurs confirmé l'arrestation de sept personnes, dont trois dirigeants de sociétés travaillant au port d'Abidjan : Tommy, mais aussi Puma Energie et Waibs.
La situation est d'autant plus délicate pour les autorités ivoiriennes que jeudi, le premier ministre, Charles Konan Banny, a présenté la démission de son gouvernement, coupable selon lui de "négligences" dans cette affaire "grave", et qu'une nouvelle équipe gouvernementale n'a pas encore été composée.
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters 12.09.06 19h10 • Mis à jour le 12.09.06 20h22
La crise sanitaire en Côte d'Ivoire s'avère bien plus sévère que ce que les premiers chiffres avaient révélé. "Nous avons recensé au total à ce jour 8 887 personnes venues consulter les centres de santé", a déclaré, lundi 11 septembre, Jean Denoman, du ministère de la santé. "Ces chiffres vont aller en augmentant, car nous accueillons entre 1 000 et 1 500 personnes par jour." Et six personnes ont déjà été tuées par les émanations des déchets toxiques déversés à Abidjan.
A Abidjan, la mer et la lagune sont également contaminées, selon l'ONU
Les décharges d'Abidjan ne sont pas les seules à avoir été polluées par des déchets toxiques. Un "nombre important" de déchets ont également été déversés dans la mer, dans la lagune d'Abidjan et à proximité des zones maraîchères, ce qui fait craindre une pollution de la chaîne alimentaire, a prévenu mardi Youssouf Omar, le coordonnateur humanitaire des Nations unies en Côte d'Ivoire."Onze sites de déchets toxiques ont été identifiés à ce jour, d'autres sites risquent d'être découverts", a-t-il ajouté. – (Avec AFP.)
[-] fermerLa présidence ivoirienne a annoncé lundi la construction d'un bunker destiné à recevoir les déchets toxiques, ainsi que la mise en place d'une cellule chargée de suivre la crise en temps réel. Elle a également rappelé que 36 centres de santé et 2 unités de soins mobiles ont été mis gratuitement à la disposition des personnes intoxiquées.
581 TONNES DE PRODUITS TOXIQUES
Six experts français spécialistes du traitement des déchets toxiques sont arrivés vendredi pour épauler la mission des Nations unies présente sur place. L'ambassade de France à Abidjan a confirmé lundi que les produits toxiques étaient des "sous-produits liquides de l'activité pétrolière contenant des hydrocarbures, des mercaptans et divers produits soufrés".
Selon le ministère du plan ivoirien, 581 tonnes de produits toxiques ont été déchargées du navire Probo-Koala dans une dizaine de décharges de la capitale économique ivoirienne, dans la nuit du 19 au 20 août. Si le Probo-Koala bat pavillon panaméen, il appartient à la compagnie grecque Prime Marine Management Inc. et a été affrété par la multinationale Trafigura, située aux Pays-Bas. Quant au déchargement des déchets toxiques, il a été effectué par la compagnie locale Tommy.
ARRESTATION DE SEPT PERSONNES
Paul Bouhoun Bouabré, ministre du Plan, a affirmé lundi que la Côte d'Ivoire "utiliserait tous les textes internationaux disponibles" pour obtenir justice et réparation. "Nous n'avons pas l'intention d'être la poubelle du monde", a-t-il souligné. Il faisait notamment référence à la convention de Bâle, signée en 1989, qui pose le principe que chaque pays est responsable de la gestion de ses propres déchets et conditionne leur exportation à l'accord préalable de l'Etat destinataire.
M. Bouabré a ajouté que "tous ceux qui sont responsables à divers niveaux vont subir les conséquences de leurs actes au niveau national comme international". Il a d'ailleurs confirmé l'arrestation de sept personnes, dont trois dirigeants de sociétés travaillant au port d'Abidjan : Tommy, mais aussi Puma Energie et Waibs.
La situation est d'autant plus délicate pour les autorités ivoiriennes que jeudi, le premier ministre, Charles Konan Banny, a présenté la démission de son gouvernement, coupable selon lui de "négligences" dans cette affaire "grave", et qu'une nouvelle équipe gouvernementale n'a pas encore été composée.
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