Un trafic très juteux qui se mondialise
LE MONDE 13.09.06 13h50 • Mis à jour le 13.09.06 13h50
L'affaire du Probo Koala n'est pas isolée. "Quatre ou cinq cas comparables, soit de déversements, soit de tentatives, nous sont rapportés chaque année", affirme Pierre Portas au secrétariat de la convention de Bâle, l'instrument de régulation des exportations de déchets dangereux. Les flux mondiaux sont difficiles à quantifier : d'une part, les pays répugnent à déclarer leur production, d'autre part, le trafic est souvent illicite.
Selon les données partielles collectées par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), la quantité de déchets dangereux produits s'élevait à 108 millions de tonnes en 2001. Et la quantité de déchets exportés est passée de 2 millions de tonnes en 1993 à 8,5 millions de tonnes en 2001. "Mais nous n'avons aucune idée du trafic illicite effectué par le crime organisé. Ce qu'il rapporte se chiffre en milliards de dollars", relève M. Portas. L'Afrique et les anciennes républiques soviétiques, dont les réglementations sont laxistes, servent le plus souvent de réceptacles aux substances dangereuses issues des industries (arsenic, mercure, plomb, fluor, amiante, solvants, etc.).
La ratification de la convention de Bâle qui faisait suite à plusieurs scandales - dont le plus emblématique fut l'épandage de déchets à Koko Beach au Nigéria, en 1987 - n'a pas suffi à endiguer ce phénomène. "Depuis une dizaine d'années, la mondialisation des échanges de marchandises a également entraîné une mondialisation du trafic de déchets dangereux", explique M. Portas. Il emprunte tous les moyens de transport : camions, trains, avions, mais surtout navires. La fluidité du trafic, la dilution des responsabilités grâce aux pavillons de complaisance et le manque de contrôle dans les ports permettent de s'affranchir de la réglementation.
"Au Havre ou à Amsterdam, des milliers de containers transitent chaque jour, il est impossible de tout contrôler, nous sommes dépassés par les événements", déplore M. Portas, qui plaide pour un meilleur contrôle des déplacements des navires, et une traçabilité des cargaisons.
Gaëlle Dupont
Article paru dans l'édition du 14.09.06
LE MONDE 13.09.06 13h50 • Mis à jour le 13.09.06 13h50
L'affaire du Probo Koala n'est pas isolée. "Quatre ou cinq cas comparables, soit de déversements, soit de tentatives, nous sont rapportés chaque année", affirme Pierre Portas au secrétariat de la convention de Bâle, l'instrument de régulation des exportations de déchets dangereux. Les flux mondiaux sont difficiles à quantifier : d'une part, les pays répugnent à déclarer leur production, d'autre part, le trafic est souvent illicite.
Selon les données partielles collectées par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), la quantité de déchets dangereux produits s'élevait à 108 millions de tonnes en 2001. Et la quantité de déchets exportés est passée de 2 millions de tonnes en 1993 à 8,5 millions de tonnes en 2001. "Mais nous n'avons aucune idée du trafic illicite effectué par le crime organisé. Ce qu'il rapporte se chiffre en milliards de dollars", relève M. Portas. L'Afrique et les anciennes républiques soviétiques, dont les réglementations sont laxistes, servent le plus souvent de réceptacles aux substances dangereuses issues des industries (arsenic, mercure, plomb, fluor, amiante, solvants, etc.).
La ratification de la convention de Bâle qui faisait suite à plusieurs scandales - dont le plus emblématique fut l'épandage de déchets à Koko Beach au Nigéria, en 1987 - n'a pas suffi à endiguer ce phénomène. "Depuis une dizaine d'années, la mondialisation des échanges de marchandises a également entraîné une mondialisation du trafic de déchets dangereux", explique M. Portas. Il emprunte tous les moyens de transport : camions, trains, avions, mais surtout navires. La fluidité du trafic, la dilution des responsabilités grâce aux pavillons de complaisance et le manque de contrôle dans les ports permettent de s'affranchir de la réglementation.
"Au Havre ou à Amsterdam, des milliers de containers transitent chaque jour, il est impossible de tout contrôler, nous sommes dépassés par les événements", déplore M. Portas, qui plaide pour un meilleur contrôle des déplacements des navires, et une traçabilité des cargaisons.
Gaëlle Dupont
Article paru dans l'édition du 14.09.06
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